Source : les Echos
Ces dernières semaines, les dirigeants de Bouygues Telecom ont connu quelques beaux succès qui leur ont permis de reprendre espoir. Certes, les offres de Free Mobile continuent à séduire les consommateurs, mais, chez la filiale de Bouygues Telecom, on estime avoir les moyens de contrer le nouvel entrant. Bouygues Telecom, qui a obtenu le mois dernier le droit d'utiliser ses fréquences 2G pour faire de la 4G, a d'ailleurs annoncé lundi ses tarifs pour le très haut débit mobile et des offres grandement simplifiées. Deux forfaits permettront d'accéder à la 4G avec son smartphone : l'une avec 2 Go à partir de 39 euros par mois avec un nouveau téléphone et l'autre avec 5 Go à partir de 59 euros par mois. Ces deux abonnements incluent les appels et les SMS illimité. A partir du 1er octobre prochain, la couverture 4G sera nationale - grâce à l'utilisation de ses fréquences 2G -, ce qui ne sera pas le cas pour Orange et SFR. Deuxième raison de ce sourire retrouvé, la décision de l'Autorité de la concurrence, début mars, d'encadrer l'utilisation par Free Mobile du réseau d'Orange. Cela signifie que les quatre opérateurs mobiles devront investir dans leur propre réseau.
« SIM Only »
Enfin, Olivier Roussat, DG de Bouygues Telecom, ne voit pas d'un mauvais oeil le décollage des offres « SIM only », sans subvention du téléphone. « Le modèle économique sur lequel repose la subvention du terminal avantage les gros opérateurs, estime le dirigeant. La subvention des smartphones exige des moyens financiers considérables. » C'est pourquoi le succès des offres sans engagement et sans subvention « rebat les cartes. Si un opérateur est agile et propose des offres intéressantes, alors il peut gagner des clients ». Plus petit que SFR et Orange, Bouygues Telecom est celui qui a lancé le plus tôt les offres « SIM only » avec sa marque low cost BandYou, adoptée par plus de 10 % de ses clients.
Il s'agit maintenant de réussir la transformation de l'opérateur, qui doit gagner en agilité. Le plan de 542 suppressions de postes est fermé depuis quelques semaines, mais la chasse aux coûts continue. Le défi ? Etre assez flexible pour proposer des offres low cost, tout en proposant des forfaits 4G haut de gamme dans les boutiques. Pas facile. Mais les dirigeants de Bouygues Telecom y croient et pensent pouvoir dégager en 2015-2016 des cash-flows équivalant à ceux de 2007-2008, c'est-à-dire entre 300 et 500 millions d'euros par an, après investissement.